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Tomate et Persil au pays des ananas
19 juin 2015

Semaine 7

Le week-end commence par une date anniversaire, le mien en l'occurrence, l'occasion de recevoir en cadeau une bouteille de rhum vieux que j'avais goûté lors de la visite du musée du rhum. Il faudra par contre qu'elle attende quelques jours avant d'être débouchée...

 

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Nous partons effectivement dès samedi matin en bus en direction de L'Etang-Salé avec au programme une randonnée s'étalant sur 4 jours. M. et Mme Vinclair, qui nous ont conseillé l'itinéraire,  nous ont également proposé de nous emmener de L'Etang-Salé à Cilaos (dans le cirque du même nom, vous l'aurez sans doute deviné) afin de débuter cette randonnée. Le départ se fait au niveau du parking dit du Bloc, pour une première journée ne nécessitant que 3 petites heures de marche. Tout en montée, le parcours ne présente pas de grosses difficultés et se fait tranquillement, sous un ciel toutefois menaçant. Nous arrivons sous une petite pluie fine vers 15h au gîte de la Caverne Dufour, également appelé gîte du Piton des Neiges. En effet, le toit de La Réunion constitue une partie de notre programme du lendemain ! Bien que ce gîte soit le plus important de l'île en terme de capacité d'accueil (80 lits) et que sa réputation soit plutôt mauvaise, il affiche complet en ce samedi soir. La pluie fine s'est malheureusement transformée en trombes d'eau, nous passons donc la fin d'après-midi et la soirée à l'intérieur, à regarder notamment un professeur de tennis bruxellois donner un cours de tennis à une débutante sans balles ni raquettes... Ce qui est encore plus étonnant est que le prof en question n'est même pas d'origine belge mais bretonne...

 

La pluie continue une bonne partie de la nuit, jusqu'à 2h du matin environ. Lorsque notre réveil sonne à 4h, on devine dans l'obscurité d'épais nuages parsemés mais distinguons malgré tout des étoiles dans le ciel. Nous partons donc à l'assaut du sommet armés de notre lampe-torche et de nos coupe-vent Quechua® et l'atteignons à 6h10. Il culmine à 3071 mètres d'altitude (le gîte étant à 2476), le but de cette ascension est donc d'apercevoir le lever du soleil de tout là-haut et de pouvoir contempler l'île à 360°. Nous arrivons en premier au sommet, et le mauvais temps ayant découragé pas mal de monde au gîte, nous ne sommes rejoints "que" par une vingtaine de personnes. Les premières lueurs apparaissent dès 6h20 et le soleil lui-même pointe le bout de son nez quelques minutes après. Nous le devinons plus que nous le voyons en raison de ces nuages qui ne se sont toujours pas dissipés à l'Est. Le spectacle reste quand même très joli mais nous ne traînons pas beaucoup plus longtemps car le froid et le vent arrivent à bout de nos ardeurs. Nous redescendons donc prendre un petit-déjeuner au gîte puis partons pour l'étape du jour qui doit nous emmener jusqu'à Bourg-Murat, dans la plaine des Cafres (le terme "cafres" désigne la population originaire de l'Est de l'Afrique, souvent des descendants d'esclaves, alors que "Zoreilles" désigne les blancs d'Europe par exemple).

 

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Le ciel s'est bien dégagé, le début du sentier va en direction du Sud et longe le crête du cirque de Cilaos que l'on domine, offrant un spectacle magnifique. Nous avons donc le cirque en contrebas sur notre droite, le Piton de la Fournaise au loin devant nous, et une vue allant jusqu'à la côte Est de l'île et l'Océan Indien à notre gauche. Seul le terrain nous pose quelques soucis : la pluie des derniers jours rend le sentier particulièrement boueux, et l'autre nom du sentier qui est "la mare à boue" prend alors tout son sens. Il était annoncé que nous devions mettre 4h30 pour rejoindre notre objectif mais nous en mettons finalement presque 7. Toute la 2ème partie du trajet se fait dans une forêt encore sauvage, puis la fin sillonne entre les prés et les vaches laitières. Nous arrivons au gîte 12 heures après notre départ, et apprécions beaucoup d'y trouver de l'eau chaude, un repas copieux et un lit confortable. Pour le dîner, on nous conduit dans un restaurant sénégalo-créole de Bourg-Murat, ce qu'on n'avait pas prévu. Et n'ayant pas emmené de pantalon de rechange ni de chaussures adéquates, nous sommes contraints de nous y rendre en tongues et couverts de boue pour un effet... contrasté !

 

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Lundi nous partons en compagnie d'un voyageur solitaire rencontré la veille au gîte (encore un breton) qui termine un voyage de plusieurs semaines en Afrique du Sud, à Madagascar puis à La Réunion. La première partie du chemin est la continuité de celui de samedi, au moins nous ne sommes cette fois-ci plus surpris par la boue. Puis, alors que notre compagnon de voyage se dirige vers le volcan, nous bifurquons pour nous rendre au village de Roche-Plate. Commence une longue descente rendue glissante par la pluie qui nous amène plusieurs centaines de mètres plus bas. Lorsque la vue est dégagée, nous pouvons voir les remparts naturels qui nous entourent et sommes époustouflés par le paysage qui s'offre alors à nous. La fin du parcours est une descente plus douce entre les arbres, pour une arrivée au village vers 16h30. Au cours de cette journée et de ces 8h de marche, nous n'avons pas croisé un seul randonneur, l'impression d'être seuls au monde étant uniquement dissipée par la présence d'un autre couple au gîte qui a emprunté le même chemin que nous 2 heures plus tôt. Nous sommes une fois de plus très bien reçus, avec notamment un jus de mangue et un punch faits maison, un délicieux cari coq, un gâteau papaye-banane, le traditionnel rhum arrangé en digestif, et surtout des crêpes au petit-déjeuner !

 

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La randonnée se termine mardi par la descente de la rivière des remparts. Beaucoup moins intéressante, cette portion nous mène le long d'une route de graviers d'une dizaine de kilomètres empruntée par de nombreux poids lourds qui vont et viennent d'une carrière située au coeur de ces remparts. Le paysage reste joli mais les passages répétés des camions gâchent cette matinée. Nous rejoignons la ville de Saint-Joseph en 3h15 où nous prenons un bus pour rentrer à Saint-Pierre profiter des rayons de soleil côtiers et déguster un verre de rhum vieux bien mérité.

 

Alors que je devais commncer à remplacer le 22 juin, j'ai reçu un message au cours de cette randonnée pour me demander de débuter plus tôt en raison du  départ imprévu en métropole de l'un des biologistes. Je suis donc lancé dans le grand bain dès mercredi matin, à Saint-Paul (à 50 minutes en voiture du studio, c'est là que j'effectuerai la grande majorité de mes journées de travail) ; départ avec les premiers rayons du soleil, retour lorsque ce fainéant est déjà couché, et cela pour une durée de 11 semaines pendant lesquelles aucun de nous deux ne pourra assurer la poursuite de l'écriture de ce blog de manière très régulière...

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